Catherine raconte son expérience.
Chaque stage est l’occasion d’une rencontre en profondeur avec l’autre mais aussi avec nous -même. Chaque stage est l’occasion d’aller à la découverte d’énergies spécifiques, plus ou moins intenses, d’Etre plus ou moins en souffrance.
Dans l’école du CHUM d’Ivry, la rencontre a été, pour ma part, avec la force de résilience. Dans notre société, on a tendance à mettre les migrants dans la case des victimes, des paumés de la vie, des êtres au parcours tellement brisé qu’il semble impossible de pouvoir prétendre à un avenir meilleur. Et Pourtant ! J’ai eu le sentiment que c’est cet espoir qui leur fait avoir la force de traverser l’épreuve des affres du voyage vers la terre promise. De supporter les violences en tout genre (verbales, physiques, visuelles, sexuelles…).
Ces trois derniers jours, je suis allée à la rencontre, certes, d’enfants dévitalisés mais avec une force de vie bien présente. Même si elle est masquée par la barrière de la langue, ou les conséquences des coups de la vie, elle n’est pas bien loin.
Et, le dessin leur permet de créer une ouverture dans le brouillard de leur quotidien afin que la rencontre se fasse.
Sur le papier, à travers les traits, les couleurs, les formes… on communique, on ouvre des boîtes parfois bien cachées, ou poussiéreuses, dans un coin de la psyché. On suit ce petit personnage qui nous donne à voir ce qu’il a à nous montrer et que l’on peut encourager, conseiller, guider.
Des yeux qui s’illuminent, des gestes qui s’apaisent, des sourires de contentement… L’art est un passe-partout pour entrer en contact d’âme à âmes dans des relations intensément pures et authentiques.
Merci Sylvie de m’offrir l’opportunité, par tes enseignements et les pratiques que tu nous proposes, de forger dans le creuset de mon cœur ma « clé d’âme ». Une clé pour ouvrir les portes de nos inconscients afin de libérer les énergies du cœur.
J’aime à penser que le travail d’un art-thérapeute se rapproche de celui des facteurs. Chacun sa propre clé mais elles peuvent, dans le respect du libre arbitre individuel et collectif, ouvrir toutes les boîtes aux lettres. Ensemble, et chacun avec ses propres outils, on contribue à faire passer les messages, circuler les énergies etc.
Je ressors de ces 3 jours avec beaucoup d’espoir sur le fait que nos passages, qui souvent me laissent un goût de trop peu, ne sont pas des coups d’épée dans l’eau. Je me sens bénie de pouvoir contribuer à encourager l’espoir de ces gens afin qu’ils puissent trouver une issue favorable à leur existence.