Le séjour d’art-thérapie que nous effectuons en Roumanie me souligne une nouvelle fois l’universalité des émotions et la simplicité d’accès à ces émotions par l’expression du dessin. Nous intervenons lors de différents ateliers auprès de mamans, enfants, adolescents issus de différentes cultures et langages. Dans la salle, on parle roumain, rom, ukrainien, anglais, français. Nous avons l’opportunité d’échanger quelques mots par l’intermédiaire de traducteurs mais très vite, le dessin fait son travail et on quitte les mots. La consigne de départ est simple : faire un dessin qui nous fait du bien ! Et chacun.e part avec confiance livrer son intériorité, ses émotions, ses difficultés sur le papier. De toutes les personnes que nous avons reçues, je n’en ai vu aucune refuser de dessiner, toutes générations confondues. De 18 mois à 70 ans… . Nous accompagnons le processus de dessin pour permettre de traverser certaines émotions difficiles si cela se présente. Et la confiance et la simplicité sont toujours présentes qui nous permettent de nous rejoindre et de cheminer ensemble au delà de nos différences. C’est une manière de se reconnaitre sans se connaître et de grandir ensemble dans un grand respect réciproque. Je me sens enrichie de ces échanges avec les personnes accompagnées ainsi qu’avec toute notre équipe dense d’unité et de confiance. Nathalie de Mazenod
Tout d’abord, je réponds un grand oui à la question : «Veux tu venir avec nous pour proposer des ateliers d’art thérapie à des réfugiés ukrainiens en Roumanie?» C’est un choix serein et difficile, car je m’étais engagée à cette même date pour deux événements familiaux importants … Après 5 jours passés à Bucarest, je vois comment le mouvement de vie m’anime pour participer à l’ouverture des consciences. Les peurs d’être confrontée aux conséquences de guerre se sont définitivement envolées lorsque j’ai fait une séance avec une famille ukrainienne. En effet, les parents ont pu chacun et ensemble comprendre et accepter le processus de changement, pendant que leur fille de 7 ans, déposait ce que les enfants perçoivent et expriment naturellement ( les deuils, la confusion, les enfermements…). La confiance partagée et profondément ancrée à permis de ressentir la joie intérieure de se retrouver dans un espace de compassion. Plus de frontières quand celles du cœur sont ouvertes. Nous nous sommes quittés dans la gratitude et la joie comme des habitants du monde… Sigolène Bertrand