La semaine silencieuse: l’Abissa, une tradition de pardon
L’Abissa 2023 a débuté dimanche 22 octobre à Grand -Bassam par la semaine silencieuse ou le « Siedou » en langue N’zima, synonyme de la mise en retrait du tam-tam sacré. Cette semaine silencieuse est l’occasion, dans chaque famille, de faire le bilan de l’année écoulée et de corriger ce qui peut être amélioré pour l’année à venir.
Après cette semaine silencieuse ou morte, suivra la partie animée où le tam-tam sera remis au roi des N’Zima Kotoko de Côte d’Ivoire pour le début des festivités. La fête pourra alors démarrer sur l’esplanade du carrefour Jeunesse, place mystique et mythique de l’Abissa.
Sur cette place il est possible de dénoncer les injustices commises, ou de les confesser publiquement dans le cadre d’une demande de pardon aux siens et d’un repentir. « C’est la critique sociale qui s’opère ainsi. Chacun doit faire son mea-culpa. Celui qui fait l’objet de critiques pour des actions blâmables et regrettables doit les accepter, se repentir et présenter ses excuses afin qu’il soit pardonné. Pendant cet exercice, le roi devient un citoyen ordinaire », explique Belin Ndanoulé, chargé de la tradition à l’Association Abissa (qui signifie questionner). Il ajoute : « Il n’est pas évident que le roi, dans sa position, puisse faire l’objet de remarque. Or, pendant l’Abissa, il est soumis à des critiques. Cela peut être transposé à la réconciliation dans le pays, où nos hommes politiques doivent publiquement accepter des reproches. Celui qui critique n’est pas un ennemi, mais quelqu’un qui aide à progresser », estime Ndanoulé.
C’est aussi un moment intense de communion et de fête! L’ Abissa est une danse sacrée de purification qui dure une semaine entière. Elle est destinée à consolider les liens entre les vivants et les morts, mais également à renouveler l’alliance du peuple N’Zima avec « Afoantchè », génie ayant transmis cette danse au peuple.
Né à Grand-Bassam d’une mère commerçante et d’un père bijoutier , Georges Philippe Ezaley qui est l’aîné d’une fratrie de cinq frères et sœurs est également le roi de Grand Bassam.
Sur le palais Royal, on trouve de nombreux symboles . Vous entendrez ici celui de l‘Oeuf et la main raconté par Peter, guide incontournable de Grand Bassam.
La main est le peuple qui exécute, mais n’oublie pas que si tu es roi, c’est grâce au peuple, et que si le pouvoir te monte à la tête… tu restes très fragile et le peuple peut reprendre son pouvoir. A méditer, non?