ensemble

La fête de Wesak (jeudi 7 mai) c’est la fête de Bouddha. Bouddha est l’expression de la Volonté de Dieu, l’incarnation de la Lumière et l’indicateur du Dessein divin.

Le texte présenté aujourd’hui est largement inspiré par une tribune de Charles Eisenstein , un écrivain moderne et indépendant vivant aux Etats Unis. https://charleseisenstein.org/essays/le-couronnement/

Le coronavirus nous montre que lorsque l’humanité se rassemble derrière une cause commune, un changement d’une rapidité phénoménale est possible.

Quand une cohérence s’installe ou face à une même difficulté les pouvoirs créatifs de l’humanité s’expriment. Il y a quelques mois, une proposition de stopper les vols aériens commerciaux aurait semblé absurde. Il en aurait été de même pour les changements radicaux qui se mettent en place aujourd’hui dans nos comportements sociaux dans notre économie ……. Le coronavirus démontre la puissance de notre volonté collective, lorsque nous nous mettons d’accord sur ce qui est important.

Que pourrait-on accomplir d’autre, en nous mettant ainsi en état de cohérence ? Que voulons-nous accomplir, et quel monde allons-nous créer ?

Quant au Corona virus l’urgence actuelle est la nécessité d’aplanir la courbe de croissance épidémiologique. Mais on entend aussi beaucoup parler d’une “nouvelle normalité”, c’est-à-dire que les changements ne seront peut-être pas du tout temporaires. Étant donné que la menace de maladie infectieuse, tout comme la menace terroriste, ne disparaîtra jamais, les mesures de contrôle pourraient facilement devenir permanentes. Si c’est de toute façon la direction que nous prenons, la justification actuelle doit s’inscrire dans un élan plus profond. Eisenstein analyse cet élan en deux parties :

  • • le réflexe du contrôle
  • • la guerre contre la mort.

Une fois que nous l’aurons compris, nous verrons émerger une opportunité initiatique, une opportunité que nous voyons déjà à l’oeuvre sous la forme de la solidarité, de la compassion et de l’attention inspirées par cette épidémie.

Je cite Eisenstein sur une question cruciale : « Que le nombre final de morts dans le monde soit de 50’000, 500’000 ou 5 millions, je vous propose d’examiner d’autres chiffres pour prendre du recul. Je ne soutiens PAS que le coronavirus n’est pas grave ni qu’il ne faut rien faire. L’année dernière, selon la Food and Agriculture Organisation, FAO4, cinq millions d’enfants dans le monde sont morts de faim (sur 162 millions souffrant d’un retard de croissance et 51 millions en dénutrition). C’est 200 fois plus que le nombre de personnes qui sont mortes jusqu’à présent à cause du coronavirus, et pourtant aucun gouvernement n’a déclaré l’état d’urgence ou demandé que nous modifiions radicalement notre mode de vie pour les sauver. On ne voit pas non plus de niveau comparable de cris d’alarme et d’actions au sujet des suicides – la pointe de l’iceberg des cas de désespoir et de dépression – qui tue plus d’un million de personnes par an dans le monde, dont 50’000 aux États-Unis. Ou encore au sujet des overdoses de médicaments qui tuent 70’000 personnes aux États-Unis, de l’épidémie de maladies auto-immunes qui affecte entre 23,5 millions et 50 millions de personnes, ni de l’obésité qui touche largement plus de 100 millions de personnes. Pourquoi donc ne faisons-nous pas preuve d’une telle frénésie pour éviter l’apocalypse nucléaire ou l’effondrement écologique, mais au contraire, continuons-nous à faire des choix qui amplifient ces dangers ? »

La réponse est révélatrice : Tout simplement, parce que face à la faim dans le monde, à la toxicomanie, aux maladies auto-immunes, au suicide ou à l’effondrement écologique, en tant que société, nous ne savons pas quoi faire. Les réponses que nous savons mettre en oeuvre face aux crises, et qui toutes sont une forme de contrôle, ne sont pas très efficaces pour faire face à ces menaces. Aujourd’hui, une épidémie contagieuse se déclare et on peut enfin passer à l’action. C’est une crise pour laquelle le contrôle fonctionne : quarantaine, confinement, isolement, lavage des mains. Cela fait du coronavirus un réceptacle commode pour toutes nos peurs mal définies, un endroit où canaliser notre sentiment d’impuissance croissant face aux changements à l’oeuvre dans le monde.

Le coronavirus, lui, est une menace que nous savons comment affronter. Contrairement à tant d’autres de nos peurs, il se prête à un plan d’action.

Eisenstein pose une question cruciale : « Quel genre de problème se vainc par la domination et le contrôle ? Un problème causé par un élément extérieur, par quelque chose d’Autre. Lorsque la cause du problème est quelque chose qui nous appartient, comme les sans-abri ou l’inégalité, la dépendance ou l’obésité, il n’y a rien contre quoi se battre. Nous pouvons essayer d’introniser un ennemi, en accusant par exemple, les milliardaires, Vladimir Poutine ou quelqu’un d’autre, mais ce faisant on passe à côté d’informations-clés, comme le contexte qui permet aux milliardaires (ou aux virus) de se reproduire en premier lieu ».

Ceci amène Eisenstein à la conclusion : « nous présentons le coronavirus comme un appel aux armes, réorganisant la société comme s’il s’agissait d’un effort de guerre …tout en considérant comme tout à fait normaux la possibilité d’une apocalypse nucléaire, l’effondrement écologique et la mort de faim de cinq millions d’enfants ».

Concernant la question de la mort, beaucoup parmi nous connaissons la compilation d’Alice Bailey : « La Mort, la Grande Aventure ». Ceci nous donne une perspective plus vaste sur un sujet encore largement tabou dans la société d’aujourd’hui. Eisenstein donne une touche plus personnelle afin de briser la pensée utilitaire inhumaine qui transforme les gens en statistiques et en sacrifie certains à autre chose : « La question pertinente pour moi est celle-ci : est-ce que je demanderais à tous les enfants du pays de renoncer à jouer pendant une saison entière, si cela réduisait le risque de mort de ma mère ou, d’ailleurs, celui de ma propre mort ? Ou bien : est-ce que je décréterais la fin des étreintes et des poignées de main humaines, si cela pouvait sauver ma propre vie ? Il ne s’agit pas de dévaloriser la vie de maman ni la mienne, qui sont précieuses toutes les deux. J’ai de la gratitude pour chaque jour où elle est encore avec nous. Mais ces questions soulèvent des interrogations profondes :

  • • Quelle est la bonne manière de vivre ?
  • • Quelle est la bonne manière de mourir ?

La réponse à ces questions, qu’elles soient posées en notre nom propre ou au nom de la société dans son ensemble, dépend de notre approche de la mort et de la valeur que nous accordons au jeu, au toucher et à l’intimité, ainsi qu’aux libertés civiles et à la liberté individuelle. Il n’existe pas de formule simple pour équilibrer ces valeurs ».

Des pensées profondes que nous pouvons tous contempler dans nos coeurs. Je reviens encore sur quelques observations qui nous ramènent vers une autre question : Parmi les personnes analysées récemment en Italie, moins de 1% n’avaient pas de maladie chronique grave. Quelques 75% souffraient d’hypertension, 35% de diabète, 33% d’ischémie cardiaque, 24% de fibrillation atriale, 18% d’insuffisance rénale. Près de la moitié des personnes décédées présentaient trois de ces pathologies graves ou plus. Les Américains, qui sont en proie à l’obésité, au diabète et à d’autres maladies chroniques, sont au moins aussi vulnérables que les Italiens. Et des chiffres similaires s’appliquent à la France ou la Suisse.

Le coupable est-il donc le virus (qui a tué peu de personnes par ailleurs en bonne santé) ou la mauvaise santé sous-jacente ?

Là encore, l’analogie de la corde tendue fonctionne. Dans notre société moderne, des millions de personnes sont dans un état de santé précaire. Bien sûr qu’à court terme nous voulons leur sauver la vie ; le danger est de nous perdre dans une succession interminable d’objectifs à court terme, en luttant contre une maladie infectieuse après l’autre, sans jamais s’intéresser au terrain qui rendent les gens si vulnérables. C’est un problème beaucoup plus compliqué, parce que ce terrain ne changera pas par le combat. Aucun agent pathogène ne cause le diabète, l’obésité, la dépendance, la dépression ou le syndrome de stress post-traumatique. Les causes de ces afflictions ne sont pas un Autre, ne sont pas un virus séparé de nous dont nous serions les victimes.

Nous vivons aujourd’hui dans un monde où dans la ville qui est – ou dois-je dire était ? – le symbole de notre société moderne, c’est-à-dire New York, les corps des gens non-réclamés sont enterrés temporairement dans des fosses communes. Les inégalités de ce monde moderne – autour de nous, dans notre environnement directe, dans nos villes, nos pays, ainsi que dans le monde entier – remontent à la surface et deviennent visibles cruellement à cause de ce virus minuscule. Ceci dit, je voudrais terminer cette introduction avec encore quelques mots d’Eisenstein : « C’est l’élan qui se manifeste en nous, indépendamment de la superficialité de nos opinions sur la gravité du coronavirus, son origine ou la meilleure politique à adopter pour y remédier. Il dit : « Prenons au sérieux l’idée de prendre soin les uns des autres ».Souvenons-nous combien nous sommes tous précieux et combien la vie est précieuse. Faisons l’inventaire de notre civilisation, déshabillons-la jusqu’au bout et voyons si nous pouvons en construire une autre plus belle ».

Mintze van der Velde

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