partie1
“Ca sert à quoi? Je sais pas trop. C’est sûrement utile, mais en tout cas, c’est pas pour moi. C’est pour les malades ou pour les fous. Ou pour les faibles.” Malheureusement, cette réponse n’est toujours pas à verser au dossier des caricatures. Pourtant, il n’est plus temps de penser comme ça. Les neurosciences et les sciences humaines ont accompli des progrès phénoménaux en matière de connaissance de l’être humain. Ces connaissances disponibles aujourd’hui sont de vrais joyaux. Bien utilisées, elles sont des trésors inestimables pour la conduite de notre vie, de nos relations, pour notre équilibre et notre épanouissement.
Tout est question de trouver ou créer une cohérence entre la vie intérieure et la vie extérieure, entre qui nous sommes vraiment quand nous acceptons de dévoiler notre sensibilité, nos goûts, nos sentiments, et ce que nous acceptons de montrer en société. La psychologie et la thérapie sont là pour nous aider à nous unifier, à nous reconnaître, à nous aimer, à nous harmoniser et à nous stabiliser dans une vie que nous aimons et qui nous ressemble. Des remises en question et des prises de recul sont nécessaires.
La psychologie et la thérapie offrent un cadre, sécurisé par le secret professionnel, pour exprimer des sensations, ressentis, souvenirs, expériences que nous protégeons prudemment (ou enfermons froidement) dans le donjon de notre forteresse intérieure, réflexes ou mémoires de survie obligent. Ce que nous maintenons caché, bien enfoui à l’intérieur de nous dans l’ombre du refoulement, reste néanmoins actif et influent de là où il se trouve. Pour désactiver ce quelquechose, il faut le sortir de l’ombre et le porter à la clarté purificatrice de la lumière, de la conscience. Ainsi, ce quelquechose, qui a jusque-là orchestré certains comportements en chaîne, va progressivement perdre de son influence, de son pouvoir actif. Désormais, nous le voyons. Nous le voyons pour ce qu’il est, avec son degré de gravité. Et nous allons pouvoir agir par nous-même, avec l’appui de notre conscience renforcée, pour que les choses changent pas à pas, pour que des réparations soient engagées. Nous pouvons nous redresser, nous nettoyer intérieurement quand c’est nécessaire, rompre ce qui semblait être une fatalité, développer nos qualités restées latentes, reprendre des forces, de la confiance et parvenir à assumer un vrai oui ou un vrai non, prendre des décisions salvatrices.
L’expression des ressentis et des évènements vécus est libératrice et a des effets aussi bien dans les sphères mentale et émotionnelle que sur le plan physique. J’ai le souvenir d’avoir proposer à une personne qui sentait “monter” une sciatique, de dessiner sa douleur. Elle a commencé par une sorte de serpent gris coincé entre deux galets noirs, puis à mon invitation, elle a poursuivi en représentant dessous une chaise et des traits de tension rouge entre le gris et le noir. Elle a complètement lâché l’expression dans une troisième étape, lorsqu’elle a rajouté des flammes partout sur le dessin. Ca ressemblait aux flammes de l’enfer. Nous avons parlé du sentiment de culpabilité (car ce sont les coupables qui vont en enfer) et elle a évoqué des souvenirs qui lui revenaient. Après un échange sur le pourquoi de ces souvenirs qui se présentaient à ce moment précis, la douleur physique a complètement disparu………..